top of page

Pourquoi cette decision est une rupture? Trois reflections

Avec le Codeco de ce 22 Décembre, une nouvelle frontière a été franchie, dans ce long processus qu’on peut appeler ‘l’érosion de notre démocratie’. Et c’est justement ça, une érosion, une évolution longue et subtile, irréversible et silencieuse qu’on ne peut saisir qu’en rétrospective. Ce Mercredi le 22, Codeco a décidé de fermer les lieux où on exerce une activité culturelle telle que les cinémas, théâtres et les salles de concert. Cette décision est similaire à tant d’autres prises par les gouvernements depuis Mars 2020. Après tout, nous nous sommes habituées à attendre, sagement, les décisions prises lors des réunions opaques, déroulant derrière les portes fermées, par des politiciens qui suivent les recommandations des experts, qui, semaine après semaine, décident, ce qu’on peut faire, qui on peut voir, qui on peut serrer dans nos bras, donc les limites de nos vies publiques et intimes.


Elle est passée où,la science ?

Mais cette décision se distingue des précédentes pour plusieurs raisons. Premièrement, il nous semble que la politique ne suit plus, ou ne prétend plus de suivre la science (les experts) ; une approche qu’elle utilisait depuis le début de cette crise comme justification pour toute action. Les experts n’ont pas recommandé une fermeture des lieux culturels. Il s’agit donc d’une décision purement politique (on peut dire toute décision, même base sur les données scientifiques, est inévitablement politique, mais c’est le sujet d’un autre débat).


Prévention, une approche dangereuse, et sans fin

La deuxième, c’est que la décision est dite ‘préventive’, agissant contre une nouvelle vague d’infections qui n’est pas encore là. En utilisant une nouvelle variante du virus comme justification, le gouvernement fédéral a pris des décisions qui vont avoir des conséquences désastreuses sur tout un secteur et les parties de la population qui en dépendent pour leur bien-être, économique mais aussi psychologique et sociale. Et sans vraiment utiliser aucune justification, dans un contexte où les chiffres épidémiologiques sont plutôt favorables, ou moins alarmants qu’il y a quelques semaines. On voit donc une rupture avec l’approche précédente qui agissait sur les chiffres avec des seuils de contaminations, des taux de reproductions et autres points de référence claires et perceptibles. Même si ces chiffres ne sont pas des notions absolues et peuvent être mis en question, au moins ils donnaient l’impression d’une cohérence partielle. La politique vient de l’abandonner d’une façon non-ambigüe. Et c’est une précédente dangereuse car à partir du moment on est dans le ‘préventive’ il n’y a absolument pas de limite pour jusqu’où on peut aller dans cette ‘prudence’.


Manque de référence: des décisions inévitablement arbitraires

La troisième, intimement lié au point précèdent, c’est que l’approche arbitraire qui favorise certains secteurs tout en affaiblissant les autres depuis le début de la crise semble avoir atteint son sommet. Il n’y a aucune logique, même pour les plus grands adeptes de sécurité sanitaire entre nous, dans cette décision. Pourquoi un lieu où les gens sont assis, sans parler, avec des masques, avec une distance entre eux, serait plus dangereux qu’un endroit où les gens sont assis pour manger et boire et parler, sans masques ? Une question à laquelle la politique n'a pas pris la peine de trouver une réponse. Ce qui nous revoit au premier point ci-dessus.


On témoigne donc aujourd’hui un abandon total et évident de toute logique, transparence et cohérence par la politique: pour être plus précis, de peu de logique, transparence et cohérence qui nous restait.


Et la nature de la politique oblige : où on ne trouve plus de logique et cohérence, on va trouver de la spéculation. Et la dernière décision de Codeco laisse amplement de place pour ce dernier. La question se pose : vue qu’on ne comprend plus rien à la logique des politiciens qui prennent ces décisions, doit-on chercher une autre motivation derrières ces actions ? Est-ce que cette approche particulièrement hostile contre le secteur culturel découle d’un agenda caché dont les objectives sont encore imperceptibles au grand public ? Ou est-ce que ça serait une sanction, un tour de force contre un secteur qui reste critique de la gestion de la crise dès le début ? Ou encore, une stratégie pour diviser le secteur ? Un objet de marchandage entre divers parties politiques ?


Une chose est certaine : nos politiciens ne vont pas au théâtre, ni aux concerts, ni aux cinéma.


 En son  
 yazılar
bottom of page